Skyrim RPG
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Skyrim RPG

Forum fermé
 
AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

 

 Iona Ellasian ~

Aller en bas 
5 participants
AuteurMessage
Iona Ellasian
The free bird
Iona Ellasian


Messages : 12
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 27

Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ EmptySam 20 Juil - 19:33



Iona Ellasian

♦️ Prénom : Iona
♦️ Nom : Ellasian

♦️ Age : 17 ans et demi
♦️ Race : Nordique

♦️ Lieu de naissance : Blancherive
♦️ Orientation psychologie : Relativement neutre.  
♦️ Orientation de rôle/carrière : Vagabonde à la recherche du monde, indépendante de toutes filiations.




Dans le miroir...

La première chose que l’on voit chez Iona, que l’on ait fait route avec elle ou que l’on la croise simplement au détour d’un chemin, c’est cet air et sûr et tranquille qui ne quitte jamais son visage. Sans être dur, son regard reste ferme et éveillé, attentif à tout ce qu’il peut se passer autour de la jeune femme. Ce regard est d’ailleurs l’une de ses particularités les plus évidentes ; ses prunelles, non contentées du traditionnel bleu océan de ses parents, se sont teintées de reflets violets dont l’origine mystérieuse remonte à son enfance, et en a intrigué plus d’un. Personne dans sa famille, du moins personne de connu, n’a jamais eu des yeux comme ceux-là, alors d’où peuvent-ils bien venir ? Au-dessous de ses pupilles se trace un visage doux, encore marqué par quelques traits de l’adolescence mais qu’Iona quitte en douceur pour laisser place à des traits définitivement adultes.

Ses cheveux, coupés courts par un souhait datant de l’enfance, descendent autour de sa tête en plusieurs nuances harmonieuse de blond tirant sur le châtain par endroits. Ce n’est pas le genre de femme à s’occuper continuellement de sa toilette ni de sa façon de paraître, mais Iona conserve tout de même un réflexe de son éducation quant au brossage de ses mèches qui s’avère être impeccable en toutes circonstances… Du moins jusqu’à ce qu’une pulsion de prendre les armes la traverse. Comme nombre de ses semblables Nordiques, la vagabonde possède une peau naturellement pâle, dont les parties visibles sont uniformes mais qu’une cicatrice marquée au niveau de l’épaule gauche traverse jusqu’à la moitié du dos. Un mauvais souvenir de sa première rencontre avec la Mort, une simple relique du passé qu’elle garde amèrement au fond d’elle.

Une silhouette féline et élancée lui permet de se déplacer rapidement et en toute discrétion, ce qui ne l’empêche pas d’être finement musclée et plus qu’entraînée à manier une arme. Non pas qu’elle soit apte à se battre avec n’importe quelle lame -une masse ou une épée lourde étant pour elle inenvisageable-, mais elle est relativement polyvalente, aussi bonne archère qu’épéiste, et possède une prédisposition pour l’utilisation des dagues et poignards. C’est le genre de fille capable de se battre dans n’importe quel terrain, et que l’escalade d’une falaise escarpée ne fera jamais reculer, sûre de ses capacités. On pourrait également la laisser seule dans une forêt loin de tout, elle trouverait toujours de quoi survivre.





Dans ma tête...

« Iona ? Une gamine bizarre, je vous l’dit. Si c’étaient mes gosses qui passaient leur temps à gambader dans les rues et à jouer les guerriers, ça f’rait bien longtemps que je les aurais corrigés ! Mais bon, c’est pas à moi de surveiller son éducation. Je sais pas ce que fabrique sa mère, mais ça m’étonnerait que ça convienne aux Ellasian, tout ça. Toujours fourrée avec l’Hündrel, en plus… C’était pas le fils de leurs rivaux, lui ? N’importe quoi cette fillette, je vous jure ! N’empêche qu’elle cache bien son jeu, mais c’est une petite félonne ! L’autre jour, elle est rentrée en douce dans ma cuisine et m’a encore volé deux gâteaux que sa mère m’avait commandés. Comment ça, pourquoi ? Me demandez pas, moi j’exécute sans poser de question, hein !  Je disais donc, discrète comme une souris la gamine, elle rentre par la fenêtre, je me retourne de mon fourneau pour prendre de la farine qu’elle saute déjà en haut du mur et se glisse par la fenêtre sans aucun scrupule ! Le temps de remarquer que mes gâteaux ont disparu, elle est déjà loin ! La quatrième fois d’la semaine, j’vous dis, à force je sais plus quoi faire ! »

- Chyrm, cuisinier de la maison Ellasian.

« J’ai tout essayé avec elle. Tout. La gentillesse, la douceur, la fermeté, les récompenses… Je vais finir par croire que cette enfant a un cerveau tout simplement inadapté à l’apprentissage des sciences. Et pourtant, elle en aura bien besoin, le jour où elle devra prendre la tête de sa famille ! Et quand on lui explique que ce sera utile plus tard, savez-vous ce qu’elle répond ? Qu’elle se fiche bien du plus tard, que tout se joue maintenant, et qu’elle n’a pas besoin qu’on lui dise ce qu’elle a à faire ! Si madame entendait ça, par les Dieux… Par contre, je suis fière de vous dire que j’ai réussi à lui faire parfaitement maîtriser l’histoire et la géographie. Elle pourra au moins se montrer cultivée là-dessus… A défaut de ne même pas savoir faire un calcul économique correct. »

- Maître Ido, précepteur d’Iona.

« Si je devais décrire Iona en une phrase, c’est véritablement quelqu’un de généreux. On ne le voit peut-être pas au premier abord, mais… C’est une personne très gentille, qui pourrait facilement se dévouer aux autres avant de penser à elle-même. A première vue, elle semble égoïste, mais ceux qui la côtoient remarqueront bien vite que c’est une fille ouverte d’esprit et prête à tout pour le bonheur de ses proches. Je n’ai d’ailleurs jamais vu quelqu’un d’aussi peu intéressé par les apparences et les quand dira-t-on. On pourrait la traiter de tous les noms dans son dos, elle n’en aurait cure, je pense… Par contre, le jour où sa mère s’est mise à critiquer son ami Seth juste parce qu’il est né Hündrel, elle s’est violemment mise en colère et a boudé pendant deux jours entiers, il était presque impossible de la sortir de sa chambre ! Elle déteste les préjugés… »

- Leortha, suivante et confidente d’Iona.

« C’est une bonne gamine. Un peu tête en l’air, et butée comme pas possible, mais une bonne gamine quand même. Ah, et si elle pouvait penser à regarder son adversaire dans les yeux un peu plus souvent, je pense qu’elle aurait beaucoup moins de bleus ! »

- Rohlnar Fyrrh, premier maître d’Iona.

« Loyauté, patience, apparences, dévotion familiale… J’ai tant essayé de lui apprendre, mais elle n’en a toujours fait qu’à sa tête. A ses yeux, le nom d’Ellasian n’a jamais rien représenté, si ce n’est un fardeau. Si seulement il en avait été autrement… Elle ne le disait pas, mais elle me détestait clairement. Je le voyais dans ses yeux. De bonne guerre, puisque je dois l’avouer, je me suis toujours occupée d’elle par obligation, non par amour. Et elle le savait. »

- Helga Ellasian, mère d’Iona.

« J’ai rencontré Iona par hasard, en ville, et la première chose que j’ai pensé d’elle, c’est qu’elle était exactement le genre de fille que je pouvais asperger d’eau glacée sans risquer autre chose que des rires et une vengeance du même type. Sa mère ne m’a jamais aimée, mais on a tout le temps traîné ensemble quand même, ça prouve qu’elle a toujours été tout à fait capable de penser par elle-même. Elle est intelligente, plus qu’elle ne veut le montrer. Et presque toujours souriante. Perspicace, logique… Nostalgique, aussi. Beaucoup. »

- Seth Hündrel, meilleur ami d’Iona.

« Iona est une fille surprenante. Déjà, je n’ai jamais vu quelqu’un qui peut mettre autant de passion dans ce qu’elle entreprend. Tout ce qu’elle fait, elle le fait du début à la fin, et le mieux possible. C’est quelqu’un de très déterminé. Elle n’accorde pas facilement sa confiance, mais elle sait choisir ses amis. Elle n’a d’ailleurs pas du tout peur de dire ce qu’elle pense, puisqu’elle m’a déjà dit en face plusieurs fois que je n’étais qu’une grande flemmarde… Ce qui est cent pour cent vrai, je vous l’accorde, mais ce n’est pas le sujet. C’est aussi une fille de conviction, et quand elle sait ce qu’elle veut, elle est prête à beaucoup pour l’obtenir. Pas toute blanche, ni toute noire... Je dirais, quelque chose de plus subtil. Certainement plusieurs nuances de gris. »

- Silda Sombreciel, second maître d’Iona.



Derrière le miroir ~

On me surnomme Elia ou Aivy ^^
J'ai 16 ans depuis trois mois Wink
Je serais active un truc comme 4 jours sur 7 ^^
Je suis arrivée ici grâce à Mathias d'El... J'ai pas envie d'écorcher son nom que j'ai jamais su écrire xD Enfin bref vous voyez qui ^^ *Honte*
Je n'ai pas fini ma présentation, il me manque les descriptions mais je vous laisse apprécier l'histoire =)





/!\ Par un souci de mise en forme, j'ai mis l'histoire ici, car les dialogues foiraient complètement avec les codes de la prez xD Je laisserai les descriptions quand elles seront faites, ça ne pose pas de problème, mais l'histoire est plus agréable à lire ainsi Wink

~ Et derrière moi ? ~



- Iona !

Une main sur la bouche, l’autre sur le ventre, la fillette prit sur elle pour s’empêcher de rire. Ils pouvaient bien chercher, ils ne la trouveraient jamais ici ! Le coin de mur derrière lequel elle était venue se réfugier était caché par une demi-douzaine de caisses usagées, ayant certainement contenu quelques kilos de poisson en provenance du port et qui avaient le don de faire fuir n’importe quelle personne qui s’en approchait. L’odeur ne gênait pas du tout l’enfant, qui, du haut de ses neuf ans, préférait largement sentir la Saule plutôt que d’être rattrapée une énième fois par la vieille gouvernante de la maison. Si elle avait vu ses cheveux blonds en bataille, sa robe neuve pleine de poussière et ses chaussures usées jusqu’à la corde,  Siska aurait été furieuse et l’aurait immédiatement trainée de force au bain ou, pire,  devant sa mère pour qu’elle se fasse sermonner une fois de plus. Iona savait très bien qu’il lui était défendu de jouer ainsi dans les bas quartiers de la ville, mais venir ici était tellement amusant ! Il y avait bien plus de choses à faire que chez elle, et avec son air d’enfant des rues, personne ne pouvait reconnaître en elle la fille de la riche famille des Ellasian.

- Iona, allez-vous répondre ?!

Elle gloussa cette fois-ci, et ce fut la main du garçon près d’elle qui étouffa son rire. Légèrement plus grand qu’elle et avec onze années derrière lui, absolument rien ne pouvait faire soupçonner qu’il était également issu d’une puissante famille de Blancherive. Discipliné quelques heures plus tôt, assis et attentif aux leçons de son père sur la politique menée par les Sombrage, il était désormais couvert de boue et ses longs cheveux châtains clairs retombaient en mèches ondulées devant ses grands yeux bleus. Des yeux d’enfant rêveur. Des yeux qui étincelèrent en se fixant sur ceux, bleus aux reflets violets, de son amie.

- La ferme, souffla-t-il, tu vas nous faire voir espèce de nigaude !                                                            
- C’est toi le nigaude !                                                                                                                                  
- La nigaude. C’est un truc de fille, ça.                                                                                                          
- J’suis pas une fille, moi !
rétorqua Iona, une grimace peinte sur son visage rond.                                                    
- Alors pourquoi tu mets des robes, hein ? fit remarquer son ami, un air moqueur au creux de ses pupilles.                
- C’est la faute à maman, elle m’achète que ça !                                                                                
- Moi j’aime bien, je trouve que ça te va bien.                                                                                    
- Parce que t’es un nigaude.                                                                                                                
- Une nigaude, et je t’ai déjà dit que c’était toi !                                                                                        
- Idiot va !


Aussitôt, le jeune garçon sauta presque sur la fillette et l’attaqua au niveau des hanches. Le combat qui les entraîna sur le sol crasseux ne se donnait pas en coups ou en morsures, mais en chatouilles et en joyeux rires. Luttant comme si leur vie en dépendait, les deux enfants heurtèrent une des piles de caisses et firent s’enfuir un chat sauvage, irrité d’avoir été dérangé dans sa sieste du soir au milieu des restes de poisson.

- IONA !!

La petite fille se redressa brusquement, et tourna son regard vers la foule alors que le jeu cessait immédiatement. L’appel avait résonné avec suffisamment de force et de colère pour qu’elle ne se risque pas à tester les limites plus loin. Elle jeta un coup d’œil navré à son compagnon, qui la regardait d’un air interrogateur, assis à terre entre les caisses.  

- Je dois y aller, lança-t-elle, une pointe de regret dans la voix.                                                                    
- A plus tard, nigaude !                                                                                                                        
- Toi-même, d’abord !

Elle lui tira la langue, tourna les talons et disparut aussitôt dans l’agitation bruyante et enfumée de Blancherive. Pareille à une gamine des rues, elle se fraya un chemin parmi les passants, plus vive qu’une ombre, et rejoignit la quinquagénaire au chignon. Les mains en porte-voix face à sa bouche, celle-ci s’apprêtait à rugir de nouveau, faisant au passage souffrir les oreilles du pauvre jardinier qui semblait s’ennuyer fermement près d’elle. Dès qu’elle l’aperçut, la vieille Siska attrapa Iona par le bras et l’entraîna dans la maison qui s’élevait dans son dos, impressionnante bâtisse connue pour dater du 3E et tenir malgré tout encore debout. Sa façade riche en couleurs de bois et en sculptures était la partie visible d’un véritable trésor d’architecture appartenant depuis des siècles à une famille affiliée aux Sombrage par alliance depuis bien longtemps, dont Bjorn Ellasian, le père d’Iona, était le descendant direct.

Siska et son acolyte marchaient vite entre les couloirs, trop vite pour l’enfant, qui faisait deux pas quand les deux adultes n’en faisaientt qu’un. La gouvernante lui faisait mal au coude, aussi, et elle la traita de nigaude (en silence parce que si on l’avait entendue, elle se serait encore plus fait taper sur les doigts). Ils entrèrent dans un salon richement meublé, aux décorations luxueuses et délicates, et la femme poussa Iona dans le dos pour qu’elle s’avance au centre de la pièce.

- La voici madame, elle traînait encore dans les rues.                                                                              
- Oh, par le Ciel…


Drapée dans sa robe de soie foncée, une femme s’extirpa du sofa sur lequel elle était allongée avec toute la grâce qu’elle devait à son rang et son sang, démarche souple et tête haute ; elle avança doucement pour arriver jusqu’à sa fille, qui se tenait droite au milieu du tapis, et se baissa pour être à sa hauteur.

- Est-ce vrai, Iona ? demanda-t-elle d’une voix plus douce que le miel. Etais-tu en train de traîner dans les rues au lieu de travailler tes leçons ?                                                                                                                
- Oui, maman,
répondit la fillette avec un soupçon d’insolence. Et alors ? Qu’est-ce que ça peut bien faire que je…

La gifle qui percuta sa joue sans prévenir résonna dans toute la pièce silencieuse, faisant glacer le sang et baisser le regard des deux autres adultes présents. Pas celui de la petite fille. L’écho de cette claque devait se graver à jamais dans sa mémoire, mais pas autant que les mots que prononça ensuite Helga Ellasian d’une voix impérieuse :

- Tu me déçois, Iona, tu n’es qu’une petite désobéissante. Je croyais t’avoir ordonné de ne plus jamais revoir ce sale gamin.

La désobéissante en question choisit de garder le silence. Croyant l’avoir domptée, la femme caressa sa joue flambante dans un geste de tendresse illusoire.

- Bien, l’incident est clos, dit-elle encore plus douce qu’auparavant. As-tu faim, ma chérie ? Il reste du gâteau…

Iona mangea donc du gâteau. Droite comme un I, sa serviette en dentelle ne prenant bien sûr pas une miette de la gâterie chocolatée –c’eut été un déshonneur que de tâcher une serviette aussi blanche. Iona manga sans bruits. Iona ne laissa rien. Puis on la fit monter pour l’aider dans sa toilette, récurer sa peau salie par la poussière, démêler ses longs cheveux blonds qu’elle avait toujours souhaité couper et l’habiller pour la nuit. Puis on l’envoya se coucher, l’éthique voulant qu’une enfant de son âge n’aille jamais dormir après neuf heures du soir. L’éthique qui réglait sa vie comme du papier à musique.

Dès que la porte de sa chambre fut verrouillée, la fillette se débarrassa des rubans qu’on lui avait mis dans les cheveux et de cette robe de nuit bien trop encombrante à son goût, avant de les glisser sous ses draps. En silence, elle sortit les vêtements qu’elle dissimulait sous le sommier, et s’habilla. Une tunique de toile rougeâtre aux manches courtes tenue par une ceinture sombre, un pantalon serré blanc à poches et des bottes montantes de cuir remplacèrent sa longue et ennuyeuse tenue de nuit. Puis elle grimpa lestement sur une petite étagère avec pour but une lucarne qu’on ne fermait jamais, pensant qu’elle ne serait ni assez futée ni assez agile pour vouloir l’atteindre. Elle y arriva sans problèmes, et, avec une aisance forgée par l’habitude, se hissa sur le toit. Même les tuiles étaient bien entretenues, et brillaient sous les rayons chauds du coucher de soleil d’un magnifique début de Hautzénith. Leur inclinaison rendait pourtant toute escapade aérienne dangereuse, promettant de graves blessures voir la mort à quiconque aurait le malheur de chuter.

Debout sur le fait du toit, Iona avançait sans hésitations, suivant un chemin invisible tracé dans le fond de son esprit. Elle était trop jeune pour avoir peur du vide, et l’heure n’était pas assez avancée pour que sa peur du noir se manifeste. En quelques minutes, elle atteignit le toit de la maison voisine. Sauter l’espace qui séparait les deux sommets n’était pas aussi impressionnant que l’on pourrait le croire. Le temps de calculer ce qui pouvait arriver si une chute survenait, si elle glissait ou si elle posait mal son pied, et la petite fille était déjà de l’autre côté.

- T’es en retard, soupira une voix familière.                                                                                                    
- Oh, t’es déjà là ?                                                                                                                        
- Ca fait quinze minutes que je t’attends, ma p’tite.                                                                    
- Il y avait du gâteau.

Sans un bruit, l’enfant s’assit au bord du toit, les jambes pendant dans le vide, et sortit de sa poche droite un petit paquet qu’elle posa sur les genoux de son ami.

- Je t’en ai gardé un bout. Tu verras, il est pas si mal.

Elle garda le silence pendant qu’il défaisait le paquet et prenait le morceau dans sa main pour le manger, observant les volutes de fumée créées par les multiples cheminées de la ville. On aurait dit de joyeux fantômes qui se jouaient de l’apesanteur et du temps, libres dans la brise estivale. Au bout d’un moment, elle prit la parole d’une voix claire et décidée.

- Un jour, je partirai.                                                                                                                              
- Quand ?                                                                                                                                              
- Je sais pas. Quand je serai grande…                                                                                                  
- T’as encore le temps !


Le jeune garçon coupa un morceau de gâteau et le tendit à Iona.

- T’es qu’une petite gamine, tu sais. Ou veux-tu aller ?

Elle tendit un bras, désignant l’immensité de l’univers qu’elle imaginait derrière les nuages et la ligne d’horizon.

- C’est dangereux, là-bas, continua-t-il simplement. T’auras besoin de moi.                                
- J’ai pas besoin d’un nigaude.                                                                                        
- Toi-même, d’abord !


La fillette blonde sourit et prit le papier, désormais vide, qui trônait sur les genoux du garçonnet. Elle en fit une boule, et le lança le plus loin possible, s’amusant de son impuissance face à la gravité. Quelque part, une flûte commença à chanter.

- Seth ?                                                                                              
- Hmm ?                                                                                      
- Tu viendrais vraiment avec moi, là-bas ?                                                                
- Je croyais que t’avais pas besoin d’un nigaude,
rétorqua-t-il, taquin.                                                  
- J’ai changé d’avis, en fait. Alors, on va ou ce soir ?      
               
Il ne répondit rien, et passa un bras autour des épaules de son amie.                                                        
Souriant à l’horizon.

***
- Hé ! Vous pouvez pas faire attention, non ?!
- Désolée !


Iona reprit sa course folle, sans un regard pour l’homme au crâne dégarni qu’elle venait de heurter de plein fouet en tournant au coin de la rue.

- Sale gamin !

Il était persuadé d’avoir eu à faire avec un garçon et la confusion était normale : Iona portait un pantalon de toile rentré dans ses bottes usées, une chemise aux amples manches sous une tunique bouclée par une ceinture, et ses cheveux étaient ingénieusement coiffés de sorte à ne pas lui retomber ni sur la nuque, ni devant les yeux. Elle avait treize ans et les formes que prenaient tout doucement son corps étaient encore loin d’être suffisamment conséquentes pour la trahir. Dérapant sur le pavé humide, la jeune fille courait à en perdre haleine. Le fourreau d’une épée battait sa cuisse et un peu de sang séché tâchait son col. Ses joues, ses paumes et ses genoux étaient maculés de poussière.

Son maître Rahlnor n’y était pas allé de main morte, cette fois. Les exercices qu’il lui demandait étaient chaque jour de plus en plus difficiles, et il n’était pas rare qu’elle rentre de son entraînement avec son lot de bleus, de bosses et de coupures. Et encore, il lui arrivait souvent d’être bien plus sérieusement blessée.  Six mois plus tôt environ, elle s’était déboitée l’épaule en se réceptionnant mal. Inventer une excuse pour ne pas s’attirer les soupçons ou les foudres de sa mère n’avait pas été sorcier, mais à ce train-là, elle allait devoir établir une liste d’explications afin de ne pas faire l’erreur de se répéter. Les risques de se faire prendre étaient bien trop grands pour qu’elle ne se contraigne pas à une telle précaution.

Escalader le mur d’enceinte qui délimitait le domaine des Ellasian était devenu une habitude. Tous les jours, ou presque, elle entrait et sortait de la maison en suivant le même parcours et en appliquant les mêmes règles : d’abord le mur, puis les buissons épineux qui accrochaientt les vêtements et la peau, puis la traversée du jardin en évitant la ronde de Siska, toujours plus vieille au fil des années mais non moins habile à la rappeler à l’ordre, puis le passage par la porte de l’arrière-cour, qui donnait sur les cuisines dont la traversée se faisait pratiquement à genoux pour éviter de se faire surprendre. Puis le hall d’entrée, souvent empruntée par les domestiques, puis l’interminable escalier, le couloir menant aux chambres… et c’était fini. Iona se glissa dans la sienne, ferma la porte et s’appuya contre le battant pour reprendre son souffle. Le plus dur était fait, mais il ne fallait pas perdre de temps.

Sans attendre d’avoir complètement récupéré, la jeune fille se débarrassa rapidement de ses vêtements empestant la sueur et plongea dans son bain en frissonnant. L’eau avait largement eu le temps de se refroidir pendant qu’elle s’entraînait mais elle apaisa la douleur de ses muscles et la débarrassa de toute trace de poussière, de boue et de sang. Comme chaque matin, elle détailla minutieusement sa poitrine, désespérant de la voir se gonfler de jour en jour ; il faudrait bientôt qu’elle camouffle ces formes sous un bandage pour ne pas être gênée, et cette perspective peu alléchante lui tira une grimace. Etre une fille, quel calvaire… Le pire restait à venir. Après s’être rapidement séchée, Iona enfila l’une des robes les plus simples de sa collection et entreprit de libérer ses cheveux pour les brosser. C’était une corvée dont elle se serait bien passée depuis longtemps si seulement elle avait eu voie au chapitre. Couper cette tignasse qui lui arrivait jusqu’aux bas du dos était un rêve qu’elle ne pourrait jamais se permettre de réaliser tant que sa mère veillerait au grain…

- Iona ?
- J’arrive !


Elle acheva rapidement sa besogne, enfila ses chaussures et quitta la chambre, rejoignant Loeurtha, sa jeune suivante. Loeurtha, d’origine modeste, était de deux ans seulement son aînée. Elle seule était au courant des fugues secrètes d’Iona et par amitié envers elle, elle avait juré le silence. Elle avait eu l’occasion de prouver sa loyauté un certain nombre de fois depuis, protégeant par un mensonge l’absence d’une supérieure qui aurait pu être sa petite soeur lorsque celle-ci était remarquée. Elle se chargeait de laver les vêtements d’entraînement de sa jeune maîtresse et il lui était arrivé deux fois déjà de devoir faire preuve d’imagination et de talent pour maquiller un œil au beurre noir.

- Vite, le petit-déjeuner est servi !

Elle dévala les escaliers et s’interrompit brusquement lorsque la silhouette imposante de la gouvernante se dressa devant elle. Durant plusieurs secondes, elles s’observèrent en silence, chacune soutenant le regard de l’autre. Iona n’avait jamais aimé Siska, et Siska n’avait jamais aimé Iona. L’animosité qui régnait entre elles s’accroissait à chacune de leurs rencontres.

- Vous êtes en retard, Iona.
- J’ai eu du mal à me réveiller.
- Je vois. Dites-moi, est-ce votre oreiller qui vous a coupé le menton pendant votre sommeil ?


La jeune fille se retint de porter la main à la coupure, fine et précise, qu’un coup de lame bien ajusté avait tracé sous son menton, qu’elle redressa dans un geste de défi.

- Je me suis blessée en ôtant mon collier, dit-elle simplement avant de la contourner pour atteindre la salle à manger.

Elle pouvait sentir le regard brûlant de la femme dans son dos mais lorsqu’elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, elle avait disparu. Plus tard, alors qu’elle était penchée dans la lecture d’un roman incroyablement soporifique pour satisfaire l’étude de son précepteur, Iona caressa pensivement la cicatrice qui courait sous son menton. Redresse la tête, regarde toujours ton adversaire dans les yeux !, lui répétait son maître éternellement. Levant la tête, elle regarda son autre maître, Odin, lutter de moins en moins vaillamment contre le sommeil. Ces leçons étaient bien loin de valoir celles de Rahlnor et d’ailleurs, les résultats de la jeune fille le rendaient bien : elle était pitoyable en économie et en sciences algébriques, au grand dam de ses parents, mais progressait de plus en plus en techniques de combat, pour sa propre satisfaction.

Un petit choc contre la vitre la tira de ses pensées sans parvenir à réveiller Odin de sa sieste. Levant les yeux vers la fenêtre, Iona sourit en découvrant Seth, qui rivalisait d’imagination pour lui lancer des grimaces qu’elle ne l’avait encore jamais vu réaliser. Réprimant un éclat de rire, elle se leva, abandonnant livre, table et professeur pour ouvrir la fenêtre et se glisser dans la fraîcheur du dehors. Seth l’attrapa par la main et ils s’élancèrent à travers le jardin, échappant à la vigilance de la gouvernante et des domestiques. Hilares, ils franchirent le mur d’enceinte et s’éloignèrent vers le centre-ville.

- Ouf ! soupira Iona, on peut dire que tu es arrivé à temps pour me sortir de l’histoire la plus ennuyante de tout Bordeciel…
- Je sais, j’ai le chic pour te tirer des pires situations qui soient.
- Ça va, ne prend pas la grosse tête, non plus !
- Une grosse tête, moi ? Tu as vu la tienne ?


***

Le bruit chuintant de l’acier qui s’entrechoque était une mélodie qui suivait Rahlnor depuis plus de vingt ans. Elevé dans une famille de forgerons, il avait grandi dans l’univers du métal travaillé sous toutes ses formes, des énormes fonderies qui dégageaient une chaleur écrasante et du chant permanent des outils. A l’inverse de ses pairs, cependant, il avait préféré apprendre à danser avec les lames plutôt que de les forger, décidant que leur donner vie, c’était bien, mais vivre avec, c’était mieux. Il n’avait pas encore seize ans lorsqu’il avait quitté la forge familiale pour s’engager au service des Sombrage. Période de paix ? Qu’à cela ne tienne, il était d’autant plus ravi de pouvoir servir et apprendre. Après huit ans de bons et loyaux services, il avait pourtant abandonné la rigueur militaire et le manque d’action pour gagner un petit groupe de vagabonds qui menaient un mouvement à faible échelle contre le Thalmor. Là, il avait vu la mort de près et ses yeux verts avaient pris une teinte grave qui ne le quittait jamais plus, même lorsqu’un sourire illuminait son visage. De retour à la capitale, Rahlnor était devenu maître d’arme et avait ouvert une école pour former de jeunes recrues. Victime de son talent et de sa renommée, il avait été dépossédé de ses maigres biens et, lorsque son établissement avait été entièrement saccagé, il n’avait pas eu les moyens de le rebâtir. Pour lui, les leçons d’escrime étaient terminées. Jusqu’à ce que deux gamins ne fassent irruption dans sa vie…

- Plus souple sur tes jambes, Iona. Seth, redresse les épaules.

Leur rencontre n’avait été que pur enchaînement de hasards. Abattu par la triste vie qui était la sienne, l’homme avait légèrement forcé sur la boisson, un soir, dans l’une des innombrables tavernes de la ville ; s’il pouvait encore marcher droit, il s’était cru incapable de se défendre lorsque la troupe de malfrats - probablement celle qui était à l’origine des ravages qui avaient détruit son école - lui était tombée dessus. Il s’était laissé rouer de coups, lui, Rahlnor Fyrrh ! Mais une pluie de pierres, lancées par deux gamins depuis les toits lui avait donné une seconde chance. Il l’avait saisie. Ce soir-là, il avait dansé avec son épée. Une fois les saccageurs mis en fuite, une fillette de neuf ou dix ans s’était glissée près de lui, les yeux brillants à la lueur de la lune, et avait désigné l’épée qu’il tenait dans la main. Apprends-moi à danser comme toi !

- J’ai dit plus souple, pas plus mou !
- C’est Seth qui est mou.
- Arrêtes tes conneries !


Les deux escrimeurs luttaient avec détermination au centre de ce qu’ils appelaient communément « le cercle », soit ce qu’il restait de l’arène de son école, autrefois entière et entretenue. Le site était resté à l’abandon depuis sa mise à sac mais Iona et Seth, par leur présence et leur volonté, lui avait redonné un semblant de vie. Chaque jour, ils venaient apprendre l’art de Rahlnor, parfois en s’asseyant dans le sable pour l’écouter, souvent debout au centre d’un espace dégagé, entouré de décombres, pour se mesurer l’un à l’autre. Leurs progrès étaient remarquables et le maître d’armes, bien qu’avare en compliments, ne pouvait dissimuler l’éclat de fierté qui brillait dans ses yeux lorsqu’il les regardait lutter avec autant de passion. Seth et sa jeune amie étaient devenus les enfants qu’il n’avait jamais eus en préférant la voie martiale à celle de l’amour. Leur relation était davantage bâtie sur le ciment du respect et de l’amitié mais au fil du temps, ils avaient formé ce que l’on pouvait appeler une famille, chacun d’entre eux étant d’abord ici pour fuir une vie qu’ils n’avaient pas choisie.

Les deux gamins avaient grandi. Seth le dépassait désormais d’une bonne tête et demie et il avait pris en muscles, quoi qu’il ait conservé une stature mince et élancée ; du haut de ses dix-huit ans, il avait acquis une assurance et une légitimité qui brûlait dans ses grands yeux noisette lorsqu’il avait une épée entre les mains, mais qui s’effaçait dès lors qu’il quittait le Cercle. Deuxième fils des Hündrel, la famille qui rivalisait avec celle d’Iona, il avait grandi dans l’ombre de son aîné et prit l’habitude de douter fondamentalement de ses propres capacités. Lui redonner confiance était un défi quotidien pour Rahlnor, mais c’était une affaire qu’il ne lâchait pas. Iona, en revanche, était une véritable étoile filante. Brillante, elle ne reculait devant aucun obstacle et la tranquille assurance dont elle faisait preuve ne le cédait qu’à sa pugnacité. A seize ans, c’était une jeune fille qui avait de quoi faire tourner la tête à la gente masculine mais qui se préoccupait davantage de réussir une botte audacieuse plutôt que de réaliser un chignon. Elle retenait d’ailleurs toujours ses cheveux et s’habillait comme un garçon autant qu’elle le pouvait, indifférente aux regards nettement plus appuyés que Seth posait sur elle.

- Stop.

Sautant à bas de son perchoir, le maître d’armes s’approcha des deux jeunes gens qui s’étaient immobilisés à son injonction. S’ils avaient noué des liens particuliers avec leur maître, ils ne perdaient jamais de vue que celui-ci était leur mentor, et que son autorité était suprême. Sourcils froncés, Rahlnor observait sa jeune élève, dont l’attitude intriguait. Cette dernière faisait ordinairement preuve d’une énergie telle qu’elle arrivait toujours, ou presque, à avoir son ami par l’usure, si ce n’était pas par audace ou par surprise. Seth souriait rarement, se contentant de faire passer tout un panel d’émotions à travers son regard, mais le visage de Iona inspirait la joie et la bonne humeur, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, autant sur Blancherive que dans sa vie. Alors pourquoi avait-elle cette moue ennuyée et le regard fuyant ?

- Un problème, Iona ?
- Non.


L’homme se gratta pensivement le crâne. Il voyait bien que quelque chose n’allait pas à sa façon de se battre. Ses gestes étaient lents, ses mouvements grossiers et ses déplacements impotents. Seth allait finir par s’ennuyer, ce qui serait bien la première fois…

- Me mens pas, gamine, je sais lire dans les combats, tu te rappelles ? Et ce combat est sans aucun doute le plus médiocre que vous ayez mené, tous les deux. Mais Seth n’est pas mou. C’est toi.

Elle hésita – une seconde – puis lâcha son épée dans le sable et tourna les talons. Perplexes, Seth et Rahlnor échangèrent un regard, puis le jeune homme suivit son amie jusqu’au tabouret sur lequel le maître d’arme s’installait souvent pour suivre leur entraînement. Celui-ci ramassa l’épée d’Iona avant de les rejoindre.

- Ma mère avait invité quelqu’un pour le dîner, hier soir, dit-elle d’une voix blanche. Un certain Felim Ychre. Un lointain cousin…
- Et ? fit Seth en pressant la main sur son épaule.
- Et au prochain Clairciel, il va m’épouser.

***

Anxieuse, Loeurtha regardait Iona s’agiter comme un tourbillon de vent dans sa chambre. Sa jeune maîtresse était partout à la fois, et son empressement ne faisait qu’accroître l’inquiétude qui l’avait envahie depuis qu’elle lui avait annoncé son départ. La voyant attraper une robe dans sa penderie et la rouler en boule pour la jeter dans le sac grand ouvert sur le lit, la pâle et maigrichonne suivante s’interposa.

- Laisse-moi faire, murmura-t-elle en pliant correctement le vêtement.
- Loeuly, tu n’es pas obligée de faire ça.
- Toi non plus. Après tout, tu ne connais pas encore cet homme…
- Il n’est pas mon type.
- Peut-être, mais vous pourriez apprendre à vous connaître, à vous apprécier !


Haussant les épaules, l’adolescente s’aplatit sur le sol pour récupérer sa rapière, soigneusement dissimulée sous son lit. Sa décision était prise depuis longtemps et il était hors de question qu’elle revienne sur sa parole. Hors de question qu’elle devienne la femme de ce parfait inconnu. Elle avait bien conscience de réagir un peu trop excessivement mais, lorsqu’on est seulement âgée de seize ans, peut-il en être autrement ?

- Je suis trop jeune pour me marier, argua-elle d'un ton naturel en se redressant. Et même si j’avais dix ans de plus, je ne voudrais pas d’un mariage.
- Qu’est-ce qui t’effraie tant ? voulut savoir Loertha.
- L’engagement, je suppose. Etre liée par une promesse d’éternité à une personne, quelle qu’elle soit, me répugne. Et puis je ne l’aime pas… Je n’ai jamais aimé personne de toutes façons. Enfin, pas de l’amour qui me semble nécessaire lorsqu’on veut se marier.
- Il y a pourtant beaucoup de gens qui sont en couple et qui vivent heureux,
tenta la jeune femme d’une voix tendre.
- Tant mieux pour eux.

Iona enfila ses bottes, puis jeta un rapide coup d’œil à son reflet, dans le miroir de la petite commode recouverte de breloques. Loeurtha hocha la tête. La détermination sans faille de son amie la fascinait. Elle l’aida à passer son sac en bandoulière, puis la regarda grimper sur le meuble qui donnait sur la minuscule lucarne. Avant de s’y glisser, la jeune fille échangea un dernier regard avec sa confidente.

- Je reviendrai, jura-t-elle les yeux brillants. Je te le promets.
- Je sais. Bonne chance, Iona !
- A toi aussi !


Elle se hissa sur le toit, étonnée d’avoir le cœur aussi lourd alors qu’elle avait rêvé de cet instant toute sa vie. La fraîcheur de la nuit l’enveloppa lorsqu’elle se redressa, balayant les poussières de doute que les paroles de Mia avaient semé en elle. Elle n’allait pas épouser Felim Ychre - ni personne d’autre, d’ailleurs. Cette nuit, elle quittait Blencherive, fuyant moins une ville qu’une prison dorée donc elle n’avait jamais compris l’âme tourmentée, et, lorsque son regard se perdit à travers la fumée des cheminées, son cœur s’emballa dans sa poitrine. La silhouette de Seth se découpa alors dans la brume légère. Il était venu la chercher. Rassurée par sa simple présence, Iona le rejoignit sans bruit. D’un seul regard échangé dans la pénombre, ils s’assurèrent silencieusement de leur détermination. Ensemble, ils passèrent de toit en toit, chacun peinant à croire que c’était la dernière fois qu’ils suivaient ce chemin de leur enfance. Parvenus sur les tuiles familières du toit sur lequel ils s’asseyaient toujours, ils s’arrêtèrent au bord du vide, soudain coupés dans leur élan. Il ne restait plus qu’un pas à franchir, et pourtant…

- J’ai un peu peur, avoua Seth dans un souffle.

Le cœur d’Iona battit plus fort dans sa poitrine. Elle aussi, mais si elle ne s’en ouvrit pas à son ami, c’est simplement parce que la force invisible qui la poussait en avant depuis qu’elle avait quitté sa chambre ne laissait place qu’à une certitude immense et solide : elle avait peur, mais son avenir se jouait derrière les murs de la ville et elle était prête à tenter sa chance. Rassurant son ami de toujours d’un sourire, elle se suspendit à la gouttière pour se laisser tomber dans la ruelle sombre et silencieuse. Un peu plus loin, la silhouette de Rohlnar les attendait patiemment aux côtés d’une haute pile de caisses dont on ne distinguait que l’ombre. Le jeune homme venait à peine de se réceptionner près d’elle lorsque l’adolescente à ses côtés fronça les sourcils. Une pile de caisse ? Près de Rohlnar ? Le doute qui s’insinua dans le cœur de la jeune fille fut confirmé par le cri étranglé de détermination de leur maître d’arme ;

- Partez ! C’est un piège !

Seth réagit dans la seconde. Saisissant son amie par le coude, il fila dans le sens opposé tandis que dans leur dos retentissait le sinistre chuintement de l’acier. C’est ce qui arrêta Iona. Elle freina avant d’arriver au bout de la rue et son ami tourna vers elle un regard inquiet.

- Il faut l’aider ! s’écria-t-elle, paniquée.
- Rohlnar ? Il est capable de s’en tirer sans nous, non ?

Mais Iona avait reconnu l’homme qui affrontait leur mentor. La lumière chiche de la lune révélait par instants la couleur sombre de la peau de Santös, l’homme de main de sa mère.

- Cet homme va le mettre en pièces, affirma-t-elle d’une voix blanche.

Elle rebroussa chemin, sachant pertinemment que face à Santös, elle n’avait aucune chance. Et Rohlnar non plus. Iona n’avait pas huit ans lorsqu’elle avait découvert la nature de l’homme qui suivait sa mère comme son ombre depuis toujours. Un soir qu’elle attendait Seth, perchée sur son toit, la fillette avait vu Santös égorger un homme d’un geste froid et sûr, juste sous ses pieds. L’image de son visage impassible restait gravée dans sa mémoire et, en le voyant affronter son maître avec son énorme sabre, elle prit peur. Et accéléra l’allure. Ce fut une erreur. Rohlnar se laissa distraire par sa présence, le temps d’une seconde à peine, et ce fut suffisant pour que le sabre de son adversaire le fauche en plein ventre. Le cri d’Iona se superposa à celui de Seth. Appuyé contre le mur pour ne pas s’écrouler, un bras pressé contre son abdomen blessé, l’homme leva les yeux vers eux. Vers elle.

- Envole-toi, murmura-t-il, les yeux plein de larmes. Et, s’il te plait, n’oublie pas de toujours regarder ton…

Le coup fatal s’abattit sur lui, l’empêchant de terminer sa phrase, et le vieux maître d’arme glissa doucement à terre. Impuissante, la jeune fille vit son menton retomber sur sa poitrine tandis que la vie le quittait dans un dernier souffle.

- … ton adversaire dans les yeux, acheva-t-elle dans un murmure tandis qu’une larme roulait sur sa joue.

Santös essuya sa lame avec un pan de son large manteau et tourna la tête vers elle.

- Tu n’aurais pas dû croire que je n’étais pas au courant, dit-il en faisant un pas en avant. Il y a un moment que j’ai repéré ton manège. Je doute que ton fiancé accepte un tel comportement, Iona.
- Il n’est pas mon fiancé,
rétorqua-t-elle en levant le menton. Et toi, tu n’es pas mon père.
- Heureusement ! Sinon, je n’aurai pas pu poser la main sur toi de cette façon…


Joignant le geste à la parole, Santös leva son sabre. Lorsqu’il l’abattit, Iona n’était déjà plus là. Contournant son adversaire, elle frappa du coude dans ses côtes flottantes et son poing entra violemment en collision avec la mâchoire du colosse. A sa grande satisfaction, le sang jaillit et Santös grogna. Elle en profita pour le repousser et rejoindre Seth, qui noua immédiatement ses doigts aux siens ; ensemble, ils s’élancèrent dans les rues sombres, parfaitement conscients que si cet homme leur mettait la main dessus, il les tuerait. Le cri sauvage qui retentit dans leur dos, mêlé de rage et de violence, confirma leur crainte et ils accélérèrent l’allure. La mort de Rohlnar avait figé leurs traits en une grimace horrifiée et désespérée mais la peur leur faisait battre leur cœur à toute vitesse et leur donnait des ailes. Filant dans les ténèbres silencieuses, les deux jeunes gens se faufilaient entre les obstacles qui barraient leur route, le claquement de leurs bottes résonnant dans les rues désertes. Ils avaient l’avantage de les connaître par cœur et l’écart commença à se creuser doucement entre l’assassin de leur mentor et eux - du moins le pensaient-ils, car ils n’osaient pas jeter ne serait-ce qu’un rapide coup d’œil en arrière pour s’en assurer.

Ils approchaient d’un quartier plus fréquenté ; s’ils l’atteignaient, ils seraient momentanément hors de danger. Santös ne prendrait pas le risque de s’attaquer à eux devant des témoins, or Blancherive pouvait se montrer aussi vivante la nuit que le jour et il ne faisait aucun doute qu’ils allaient bientôt croiser quelqu’un. Revigorés par cette perspective, Seth et Iona sollicitèrent leurs dernières forces. Ils avaient les poumons en feu et les muscles douloureux mais ils étaient si près d’atteindre leur but… Si près qu’Iona sentit des larmes rouler sur ses joues lorsque son regard se posa sur une trouée de lumière, au bout de la rue qu’ils remontaient à toute allure. Des silhouettes se découpaient dans cette clarté quasi miraculeuse, providentielles ; gens fréquentables ou non, ils allaient les sortir d’un affreux traquenard et elle leur en serait éternellement reconnaissante. C’est alors que Seth glissa sur le pavé humide et s’effondra, entraînant la jeune fille dans sa chute. Paniquée, Iona voulut se redresser mais un fulgurant coup de poing la terrassa et son crâne heurta durement le sol. Dans un brouillard vertigineux, elle entendit son ami crier puis le sentit tomber à côté d’elle. Non… Elle tenta de tendre une main, n’y parvint pas. Son corps avait soudain la lourdeur du plomb. La certitude qu’elle allait mourir s’imposa à elle et une vague de douloureuse frustration la submergea : mourir, sans avoir jamais quitté cette maudite ville ! Mourir sans avoir connu ce monde qui s’étendait au-delà des fumées Blancherive, quelle tristesse !

Et puis, à travers la brume qui s’épaississait devant ses yeux aux reflets violets, elle vit une silhouette se faufiler dans le dos de Santös et lui briser la nuque d’un seul geste. Iona sentit l’espoir pincer son cœur. Rohlnar ? Le murmure franchit ses lèvres avec peine et l’effort qu’il lui coûta eut raison de ses dernières forces. Lentement, elle bascula dans l’inconscience…

***

Propulsée violemment en arrière, la jeune femme glissa sur une table et heurta le banc qui se trouvait derrière. Vieux et fatigué, celui-ci se brisa sous le choc, qui aurait dû également assommer celle qui lui était tombée dessus. Mais elle se redressa souplement et cette fois, évita la nouvelle attaque avec une aisance confondante ; plus vive que son adversaire, elle se glissa dans son dos et lui brisa les cervicales d’un geste sec et précis. Un lourd silence succéda cet acte terrible. Loin de la désarçonner, il lui donna un peu de répit et elle en profita pour ramener ses longs cheveux en arrière. Puis elle posa les mains sur les hanches et se tourna vers la seule personne encore vivante et en un seul morceau et haussa un sourcil interrogateur.

- Alors ?
- Bof.
- Quoi, c’est tout ?
- Ben, c’était pas terrible… tu t’es laissée surprendre. Et tu as fait des dégâts qui n’étaient pas indispensables. Cette auberge est complètement dévastée.


Plissant ses yeux bleus, la jeune fille croisa les bras sur la poitrine et leva le menton en un geste de défi.

- Facile à dire, sachant que c’est toi qui m’as traînée ici !
- Pour boire un verre, pas pour se bagarrer.
- Quelle est la différence ?

Le ton désinvolte, plus que la question en elle-même, fit naître un sourire sur les lèvres de la femme qui était perchée sur le comptoir recouvert de tessons.

- La différence, répondit-elle en glissant à terre, c’est que quand je bois un verre, j’ai le temps de le payer !
- Considères que je t’ai offert une boisson, alors.
- C’est loin d’être aussi simple, Iona…
- Forcément, puisque tu t’évertues à compliquer les choses.


C’était au tour d’Iona de sourire. Enjambant les quelques corps qui lui barraient le passage, elle rejoignit sa compagne et toutes deux se faufilèrent hors de l’établissement ravagé. La clarté diffuse, résultat d’un ciel gris et opaque, rendait le bleu de ses yeux étrangement électrique et exacerbait les nuances blondes des courtes mèches qui dévoilaient la courbe de sa nuque. La femme qui courait à petites foulées près d’elle avait les cheveux tout aussi courts mais d’un noir aile de corbeau et joyeusement ondulés. Ses yeux avaient la même couleur foncée mais son teint était plus bronzé que celui d’Iona et elle était plus grande d’une poignée de centimètres. Plus âgée, aussi, de quelques années, mais à les voir ensemble, on aurait juré voir deux sœurs tant leur complicité était étonnante. Leurs ressemblances l’étaient également, en débit de leurs cheveux et de leurs yeux ; toutes deux avaient cette même tonicité, ce même goût pour le danger et cette même manière d’en réchapper de la façon la plus incroyable qui soit. Mais la relation qui unissait ceux deux-là était bien trop unique, et peut-être trop complexe pour que l’on en devine la véritable nature, et personne ne se doutait jamais qu’il y avait là Nordique et Impériale. L’élève et le maître.

- Encore un travail de perdu, fit remarquer la femme aux cheveux noirs. C’est le troisième que tu perds en quatre mois.
- Mais j’ai économisé assez d’argent pour m’acheter un cheval.
- La belle affaire ! Tu aurais pu en voler cent depuis tout ce temps…
- Dois-je te rappeler que le vol ne fait pas partie de mes projets ?
- Et moi, dois-je te rappeler que ça fait partie de ta formation ?
- L’aptitude, oui. Comme celle de tuer un être humain. Mais je ne volerai ni je tuerai jamais pour mon propre compte, Silda ; autant t’enfoncer ça dans le crâne une bonne fois pour toutes !


Comme toujours, Iona s’était exprimée avec une détermination franche et sans faille. Silda se contenta d’approuver d’un hochement de tête. Il n’était pas bien difficile de deviner les principes de la jeune femme mais elle aimait la pousser dans ses derniers retranchements pour l’entendre défendre ses opinions.

- Que tu obtiennes un cheval ne m’empêchera pas de continuer à te faire courir, marmonna-t-elle cependant, pour la forme. Il faut que tu apprennes à être plus endurante. Ça t’aidera pour la Magie.
- Je sais,
répondit Iona dans un sourire.

Il y avait un certain temps qu’elle avait apprit à anticiper les réactions de son maître. Depuis que celle-ci avait fait irruption dans sa vie, un an plus tôt ; après avoir sauvé la vie de celle qui serait son élève, elle avait chargé la jeune fille sur son épaule et lui avait fait traversé ces fameuses fumées qui constituaient les seules véritables frontières qu’elle ait jamais souhaité dépasser. Elle l’avait emportée vers un monde nouveau, plus savoureux, plus coloré que tout ce qu’elle avait pu imaginer jusqu’alors. Silda Sombreciel était devenu son maître et sa meilleure amie à l’instant même où la petite Iona, sonnée, avait ouvert les paupières et posé les yeux sur elle. Un moment qu’elle n’oublierait jamais.

Lorsqu’elle avait demandé à la femme ce qui l’avait poussée à agir ainsi, celle-ci s’était contentée d’un haussement d’épaules. Plus tard, elle avait simplement laissé entendre qu’un jour, elle avait croisé une jeune fille en ville - une gamine des rues qui louvoyait entre les passants sans attirer le moindre regard, excepté le sien. Une gamine qu’elle avait suivi jusqu’au Cercle et qui l’avait épatée par sa pugnacité. L’enseignement de Silda était toutefois très différent de celui de Rohlnar. Parfois, Iona se remémorait les leçons du maître d’arme, dont elle sortait perclue de courbatures, de bleus et de bosses. Après un entraînement avec son maître, il était arrivé à Iona de vomir tant elle avait été secouée. L’intransigeance de la jeune femme n’était pas la même, elle était plus subtile et plus forte à la fois, en dépit d’une complicité qui se nourrissait probablement de ce rapport de force naturel. Mais ce n’était pas tout. Rohlnar avait appris à la jeune femme à manier l’épée et l’enseignement qu’il lui avait dispensé se rapprochait d’une danse ; elle avait développé un certain sens de l’équilibre et musclé ses bras.

Avec Silda, Iona avait appris tout le reste. Les déplacements feutrés du chat, l’escalade des falaises bordant la côte de la Mer des Fantômes, les plongeons dans les bras de celle-ci, le crochetage de serrures, la fabrication des poisons, les bases de la Magie, le chant du vent, la chasse et la pêche, le marchandage, l’espionnage… Tout le reste. Une formation longue et difficile qui avait modifié jusqu’à son apparence : des muscles puissants et bien dessinés roulaient sous sa peau de nacre, soulignant ses courbes féminines et attirant le regard de bien des intéressés mais dissuadant les plus audacieux d’entre eux ; une souplesse digne d’une gymnaste de haut niveau ; des cheveux courts, puisque c’était son vœux le plus cher lorsqu’elle était enfant et parce qu’ainsi, elle offrait le moins de prises possible à ses ennemis ; sur l’omoplate gauche et le poignet droit, une cicatrice, vestiges de ses aventures les plus périlleuses, et à la base de sa nuque, une brûlure qui n’avait jamais complètement disparu. Iona Ellasian était devenue une guerrière. A l’aube de ses dix-huit ans, elle écrivait son histoire dans le plaisir de vivre qui illuminait ses yeux bleu nuit et dessinait un sourire radieux sur son visage. Une seule ombre voilait son regard si particulier : l’absence d’un ami, d’un frère qui hantait ses rêves et distillait une note de regret dans son cœur.

***

Un audacieux rai de lumière caressa la joue d’Iona. Grognant dans son sommeil, elle chercha à lui échapper, sans succès. Alors elle ouvrit ses yeux bleu nuit et cligna des paupières pour accommoder sa vue. Mais lorsqu’elle voulut se relever, un bras posé en travers de sa poitrine l’en empêcha. Fronçant les sourcils, la jeune femme se dévissa la tête pour jeter un coup d’œil à l’homme qui dormait enfoui dans les draps. Mignon, mais parfaitement inconnu. En fait, elle ne se souvenait même pas de la manière dont ils avaient atterri dans ce lit. Ce n’était pas difficile d’imaginer le scénario : une soirée trop arrosée, une rencontre au détour d’un verre et hop. Elle se réveillait avec une migraine de tous les diables et comme un flash blanc dans sa mémoire là ou auraient dû se trouver ses souvenirs. Ce fut donc avec un luxe de précautions qu’elle se glissa hors des bras de la gueule d’amour qui dormait du sommeil des justes, si profondément qu’elle se permit d’écarter les quelques mèches blondes qui retombaient devant son visage pour mieux le voir. Et tout lui revint en mémoire d’un seul coup. Il s’appelait Santh, il était tanneur et il aimait faire la fête autant que possible. C’était un homme sympathique, plein de bonne qualité et qui avait de très beaux yeux. Mais c’était une toute autre raison qui avait poussé Iona à le suivre jusque dans cette chambre, une raison qui, rien que d’y penser, lui pinçait le cœur. Une raison qui l’empêchait d’aller voir plus loin derrière cette gentillesse et ce joli minois.

Elle enfila rapidement ses vêtements, ramassa ses affaires et quitta l’auberge. Il n’était pas tard mais il faisait déjà chaud. C’était Mi-l’an, et l’été était déjà bien installé. La neige avait presque complètement fondue même au nord. Avec ses teintes blondes et sa peau de nacre, la jeune femme s’arrangeait pour ne pas s’exposer trop longtemps au soleil. Une contrainte qui n’en était pas une, puisqu’elle avait toujours préféré la nuit, et de loin ; sans doute parce qu’elle avait passé toutes les nuits de son enfance à se balader sur les toits de Blancherive… Elle n’y était pas retournée depuis un an. Depuis que Silda l’avait aidée à en sortir. Trop de souvenirs, trop de douleur étaient attachés à cette ville, il était inutile qu’elle aille d’elle-même s’y confronter. Déjà que certains étaient suffisamment tenaces pour la poursuivre jusqu’ici… Secouant la tête pour échapper au plus terrible d’entre eux, la jeune femme remonta une rue qui fourmillait déjà d’activité et s’arrêta devant la porte d’une maison simple et discrète. Celle-ci n’était jamais close et Iona n’eut qu’à pousser le battant pour s’introduire dans la demeure silencieuse. Elle déposa son sac dans l’entrée et avança dans la salle de séjour. Un sifflement lui échappa lorsqu’elle découvrit le désordre qui régnait dans la pièce plongée dans la pénombre.

- Ouais, marmonna Silda depuis le canapé sur lequel elle était allongée. C’était une sacrée soirée… Quelle heure est-il ?
- Un peu plus de neuf heures.
- Super. On va avoir le temps de décuver avant de se mettre au travail.


Son élève hocha la tête et poussa une pile de vêtements roulés en boule pour s’asseoir au bord du canapé. Silda ouvrit un œil aussi noir que ses cheveux et brillant de malice.

- Je t’ai vue partir avec le beau gosse aux cheveux blonds… Comment c’était ?
- Bien.
- … mais ?
- Mais tu sais parfaitement pourquoi je l’ai suivi,
s’emporta Iona en frottant nerveusement ses mains sur ses cuisses.
- Ben, à part pour sa belle gueule, je…
- Santh. Il s’appelait Santh.
- Oh…


Santh. Comment un simple nom pouvait causer une telle souffrance dans le cœur d’Iona? Et comment pouvait-elle être aussi ridicule, aussi naïve ? Refoulant les larmes qui lui montaient aux yeux, elle esquissa le geste de se lever, mais les doigts de son maître se refermèrent sur son poignet.

- Seth Hündrel est mort, dit-elle doucement. Iona, ton ami est mort. Je n’ai pas pu le sauver et j’en suis désolée, même si je n’ai pas honte d’avouer que cette nuit-là, j’étais là pour toi.
- Je sais ! Mais c’est tellement… Je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à l’oublier.
- Tu ne pourras jamais oublier,
affirma gravement Silda. Mais


Dernière édition par Iona Ellasian le Dim 4 Aoû - 16:46, édité 6 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Re: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ EmptySam 20 Juil - 19:55

Bienvenu ^^ !
Revenir en haut Aller en bas
N.A.
Capitaine de l'Astral / Fondateur
N.A.


Messages : 429
Date d'inscription : 21/03/2012

Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Re: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ EmptySam 20 Juil - 20:23

Bienvenue (je retiens pour avoir blasphémer mon titre de noblesse: '' Mathias d'El...''T_T, je plaisante :3 )

Bon...bah rien à redire, belle présentation assez longue mais agréable à lire Wink

Bonne chance pour les descriptions et je suis impatient de te voir à l'oeuvre =)

Si tu as des questions ou autres, n'hésites pas ^^

PS: Très joli codage cheers 
Revenir en haut Aller en bas
Kathutet
Drémora irascible
Kathutet


Messages : 253
Date d'inscription : 16/06/2013
Age : 28
Localisation : Oblivion, il fait chaud au moins..

Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Re: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ EmptySam 20 Juil - 21:37

Bienvenue à toi Smile

Originale mise en forme ^^
Revenir en haut Aller en bas
Iona Ellasian
The free bird
Iona Ellasian


Messages : 12
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 27

Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Re: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ EmptySam 20 Juil - 21:59

Merci à vous trois ! Very Happy

Mathias, c'est juste parce que j'ai pas l'habitude de ce pseudo, hein... xD Pas taper :3
Kathutet, merci, j'aime bien les p'tits codes comme ça ^^
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Re: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ EmptyDim 21 Juil - 9:54

Bienvenue, jolie présenta Wink 

Je suis curieux de voir la suite !
Revenir en haut Aller en bas
Iona Ellasian
The free bird
Iona Ellasian


Messages : 12
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 27

Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Re: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ EmptyDim 21 Juil - 15:09

Merci à toi Wink

Pour info j'ai déplacé l'histoire hors du code fiche, ça me chiffonnait un peu que les dialogues foirent autant :S Ce sera ainsi plus agréable à lire Wink
Revenir en haut Aller en bas
Van Mac-Farlane
Sealgair
Van Mac-Farlane


Messages : 12
Date d'inscription : 12/06/2013
Age : 31
Localisation : Guadeloupe

Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Re: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ EmptyDim 21 Juil - 17:51

Bienvenue. Et woahw!!!!! Quelle fiche. J'ai hâte de lire la suite.
Revenir en haut Aller en bas
Iona Ellasian
The free bird
Iona Ellasian


Messages : 12
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 27

Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Re: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ EmptyDim 4 Aoû - 16:47

Un peu en retard merci à toi ! <3

Mes descriptions sont en ligne, j'espère que je pourrai être validée ! :3
Revenir en haut Aller en bas
N.A.
Capitaine de l'Astral / Fondateur
N.A.


Messages : 429
Date d'inscription : 21/03/2012

Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Re: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ EmptyDim 4 Aoû - 22:29

Je valide =)
J'ai bien aimé comme je l'ai dis la présentation en générale mais aussi ta description psychologique que tu as mis sous forme de témoignages, très original en tout cas.

Bienvenue en Bordeciel et je te souhaite une bonne continuation pour tes futurs RPs ! cheers 
Revenir en haut Aller en bas
Seigneur Edvard Stalion
Main du Roi / Co-Fondateur
Seigneur Edvard Stalion


Messages : 82
Date d'inscription : 28/07/2013
Age : 29

Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Re: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ EmptyDim 4 Aoû - 23:41

Bienvenue.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Iona Ellasian ~ Empty
MessageSujet: Re: Iona Ellasian ~   Iona Ellasian ~ Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Iona Ellasian ~
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Absences d'Iona !
» De charybde en scylla [PV Iona]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Skyrim RPG :: Avant Tout ... :: Présentation :: Présentations Validées-
Sauter vers: